L'Éthiopie est de plus en plus préoccupée par un récent accord de défense entre l'Égypte et la Somalie, deux pays avec lesquels Addis-Abeba est empêtré dans des conflits sur fond de tensions croissantes dans la région de la Corne de l'Afrique .
Le Caire et Mogadiscio ont signé plus tôt ce mois-ci un accord de sécurité lors d'une visite dans la capitale égyptienne du président somalien Hassan Sheikh Mohamud, qui s'est entretenu avec son hôte égyptien, le président Abdel-Fatah el-Sissi .
Les détails de l'accord n'ont pas été rendus publics, mais Ali Abdi Aware, l'ambassadeur de Somalie au Caire, a déclaré à une station de radio à Mogadiscio que l'arrivée d'équipements militaires d'Egypte en Somalie cette semaine était « la première étape pratique vers la mise en œuvre » de cet accord.
S'exprimant par téléphone depuis le Caire à la radio Arlaadi Media mardi, il a également affirmé qu'en vertu de l'accord, les troupes égyptiennes seraient déployées en Somalie après le 31 décembre, date à laquelle la mission de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie prendra fin.
L'Egypte, qui cherche à renforcer son influence dans la Corne de l'Afrique, n'a pas confirmé de tels projets. Le Caire n'a pas non plus confirmé l'envoi d'équipements militaires en Somalie.
Il existe deux conflits majeurs impliquant les trois pays africains.
Le premier différend, qui oppose l'Éthiopie et l'Égypte, porte sur la construction par l'Éthiopie d'un barrage de 4 milliards de dollars sur le Nil Bleu , un affluent clé du Nil. L'Égypte craint que ce projet ait un effet dévastateur sur son approvisionnement en eau et ses ressources d'irrigation en aval si l'Éthiopie ne prend pas en compte ses besoins. L'Éthiopie utilise le barrage pour produire de l'électricité dont elle a cruellement besoin.
Le deuxième conflit – entre l’Éthiopie et la Somalie – concerne la région séparatiste du Somaliland.
La Somalie a tenté de bloquer les efforts de l'Éthiopie, pays enclavé, pour accéder à la mer Rouge par le biais d'un accord controversé avec le Somaliland visant à louer une bande de terre le long de la côte du Somaliland, où l'Éthiopie établirait une base de forces navales. En échange, selon les autorités du Somaliland, l'Éthiopie reconnaîtrait le Somaliland comme un pays indépendant.
Le Somaliland a fait sécession de la Somalie il y a plus de 30 ans, mais il n'est pas reconnu comme un État indépendant par l'Union africaine ou les Nations unies. La Somalie considère toujours le Somaliland comme faisant partie de son territoire.
Depuis 2007, le gouvernement fédéral somalien est soutenu par une mission de maintien de la paix de l'Union africaine dans sa lutte contre le groupe extrémiste islamique al-Shabab , lié à Al-Qaïda et responsable d'attaques meurtrières à travers le pays.
Même après le départ des soldats de la paix de l’UA, les troupes de pays comme l’Ouganda et le Burundi pourront rester en Somalie dans le cadre d’accords bilatéraux.
L'Ethiopie a déclaré mercredi qu'elle « surveillait avec vigilance les développements dans la région qui pourraient menacer sa sécurité nationale » et a accusé la Somalie de « collusion avec des acteurs extérieurs » pour saper la stabilité régionale.
Le Somaliland a également publié jeudi une déclaration affirmant qu'il « s'oppose fermement » à tout déploiement de troupes égyptiennes en Somalie.
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