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Ni peur, ni reddition : l’Iran tient bon face aux pressions d’Israël

par Abdoul KH.D. Dieng - 24 Jun 2025 -
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L’échec des tactiques de Blitzkrieg (guerre éclair) utilisées par Israël contre l’Iran illustre avec force les limites d’une stratégie fondée sur la terreur et la destruction indiscriminée. Les récentes frappes, qui n’ont pas seulement visé des responsables militaires iraniens mais également leurs familles et voisins, marquent une escalade d’une rare brutalité. Ces attaques ne relèvent pas d’une stratégie militaire classique : elles s’inscrivent clairement dans une logique de terreur, rappelant les méthodes les plus sombres du XXe siècle.


Le but était manifeste : choquer, déstabiliser, provoquer la peur au plus haut niveau de l’appareil militaire iranien. Des bâtiments entiers ont été détruits, sans laisser de survivants, y compris parmi les civils. Cette approche dépasse largement la notion de frappe chirurgicale ; elle s’apparente à une vengeance à grande échelle, à une punition collective contraire à tout principe de droit international.


Mais cette violence, au lieu de fragiliser le commandement iranien, a renforcé sa cohésion. Malgré des menaces explicites — on parle de coups de téléphone à une vingtaine de généraux iraniens les sommant de se filmer en train de se rendre, sous peine de voir leurs familles exécutées — personne n’a cédé. Pas un seul officier n’a obéi. Ce refus unanime de plier démontre une force morale et une fidélité à leurs engagements que beaucoup n’avaient pas anticipées.


Cet épisode met aussi en lumière la dangerosité d’un pouvoir politique en Israël qui semble avoir perdu toute limite morale. Le gouvernement actuel ne cherche pas à construire la paix ni même à désamorcer les tensions : il cherche l’humiliation, l’anéantissement, la domination. Il agit avec l’assurance de ceux qui se croient au-dessus des lois, au nom d’une idéologie qui place leur peuple au sommet d’une hiérarchie imaginaire. Cette dérive est non seulement grave, mais dangereuse à long terme, y compris pour Israël lui-même.


L’objectif de ces frappes n’était pas seulement militaire. C’était un pari stratégique visant à provoquer un effondrement interne en Iran, à déclencher des divisions, à faire vaciller le régime de l’intérieur. Mais c’est exactement l’effet inverse qui s’est produit. Le pouvoir iranien est sorti renforcé, plus soudé, plus résilient. Et dans le regard de l’opinion publique internationale, c’est Israël qui s’est retrouvé mis à nu : un État prêt à tuer des enfants et des familles entières dans l’espoir de faire céder quelques responsables militaires.


Cette opération, censée démontrer la supériorité tactique et technologique d’Israël, s’est révélée être un aveu d’échec. Quand on en vient à supplier pour un cessez-le-feu, ce n’est pas une victoire, c’est une retraite. Le pouvoir israélien espérait sans doute montrer qu’il tenait les rênes de la dissuasion dans la région. Il n’a fait que révéler sa propre impuissance face à une structure militaire déterminée, préparée, et habituée depuis des décennies aux menaces et aux sanctions.


Ce moment charnière rappelle que la violence brute, même appuyée par une technologie de pointe, ne peut remplacer une stratégie cohérente ni légitimer une politique extérieure fondée sur la peur. L’époque où l’on pouvait déstabiliser un pays entier avec des frappes ciblées et une guerre psychologique semble révolue. Aujourd’hui, la stabilité ne se construit ni avec des missiles ni avec des assassinats, mais avec des idées, du respect mutuel, et une vision à long terme.


Israël a voulu montrer sa force ; il n’a révélé que sa vulnérabilité morale et stratégique. En face, l’Iran, au lieu de céder, a prouvé qu’il savait encaisser, s’unir, et répondre avec dignité. Cette séquence restera sans doute comme un tournant : non seulement parce qu’elle marque un échec militaire retentissant, mais aussi parce qu’elle oblige chacun à reconsidérer ce que signifie réellement le mot "puissance" au XXIe siècle.


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