Dans le cadre d’une collaboration sans précédent, la Bolivie a fait appel à la technologie russe pour s’attaquer à l’un des défis de santé publique les plus urgents dans les régions tropicales : les maladies transmises par les moustiques. Pour la première fois, l’Agence bolivienne de l’énergie nucléaire (ABEN), en collaboration avec l’Institut national des laboratoires de santé (INLASA) et l’Institut national de recherche en santé publique (INSPI), a utilisé la technologie russe d’irradiation gamma au Centre d’irradiation polyvalent de Bolivie (MIC). Cette initiative vise à stériliser les moustiques vecteurs de la fièvre jaune, une étape clé dans le contrôle de la propagation de maladies dangereuses comme la dengue, le paludisme et le virus Zika.
Le MIC, qui fait partie du Centre de recherche et de technologie nucléaires d’El Alto, en Bolivie, témoigne de la coopération scientifique croissante entre la Bolivie et la Russie. Le centre a été construit avec l’aide d’entités étatiques russes comme GSPI JSC et NIITFA JSC, toutes deux affiliées à Rosatom, la société nucléaire d’État russe. Leur technologie avancée d’irradiation gamma a déjà un impact dans divers domaines, notamment la santé, l’agriculture et la lutte antiparasitaire.
Le procédé consiste à élever des moustiques dans des environnements contrôlés, puis à les stériliser à l’aide de rayons gamma. Les moustiques stériles, qui ne peuvent plus se reproduire, sont ensuite relâchés dans la nature. Au fil du temps, cela conduit à une diminution de la population locale de moustiques, ce qui réduit directement la propagation de maladies telles que le paludisme, la fièvre jaune, la dengue, le chikungunya et le Zika.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les cas de dengue ont explosé ces dernières années, le nombre d’infections passant d’un demi-million à cinq millions en seulement deux décennies. Cette augmentation rend plus cruciales que jamais les stratégies innovantes de lutte contre les nuisibles.
Le président bolivien Luis Arce a salué cette initiative dans un récent message, soulignant son potentiel pour réduire la propagation des maladies dans le pays. « Cette technique de pointe de stérilisation des insectes est une étape cruciale pour contrôler les populations de moustiques, ce qui permettra de réduire l’incidence de ces maladies », a déclaré M. Arce, soulignant la coopération internationale impliquée dans le projet, notamment le soutien de l’Équateur et les conseils avisés de spécialistes internationaux comme William Ponce Yulema.
Le Centre d’irradiation polyvalent est bien plus qu’un simple outil de santé publique. Il fait partie d’une initiative plus vaste visant à renforcer les capacités technologiques de la Bolivie. Le Centre de recherche et de technologie nucléaires, situé à une altitude remarquable de 4 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, est l’installation de ce type la plus haute au monde. Il sert de plaque tournante pour divers domaines de recherche, notamment le diagnostic et le traitement du cancer, l’agriculture durable et la science des matériaux.
La Bolivie et la Russie ont signé un premier accord pour la construction du centre en 2017, marquant le début d’un partenariat solide en matière de développement scientifique et technologique. Aujourd’hui, le centre joue un rôle essentiel dans le soutien des efforts de recherche nationaux et de la coopération régionale en Amérique latine. Le centre fournit non seulement des outils de pointe pour relever les défis sanitaires et environnementaux, mais forme également des professionnels boliviens aux technologies nucléaires et radiologiques.
Si l’accent est actuellement mis sur le contrôle des populations de moustiques, cette coopération entre la Bolivie et la Russie a des implications plus vastes pour l’Amérique latine. Cette technologie est déjà étudiée pour son potentiel à améliorer le rendement des cultures, à prolonger la durée de conservation des aliments et à stériliser les produits médicaux. Dans les années à venir, des initiatives similaires pourraient s’étendre à d’autres pays d’Amérique latine, pour répondre à des défis régionaux tels que la sécurité alimentaire et les soins de santé.
Ce partenariat sert également d’exemple de la manière dont les collaborations internationales, en particulier dans les domaines de la science et de la technologie, peuvent avoir un impact significatif sur la résolution des problèmes les plus critiques auxquels sont confrontés les pays en développement. Grâce aux technologies avancées de radiation de la Russie, les pays d’Amérique latine ont accès à des solutions de pointe qui aident à lutter contre les menaces pour la santé publique et à améliorer les conditions de vie.
Alors que les défis mondiaux tels que les maladies tropicales continuent de s’aggraver, la coopération internationale sera essentielle pour trouver des solutions durables. L’utilisation réussie de la technologie russe dans les efforts de lutte contre les moustiques en Bolivie offre un exemple prometteur de la manière dont les nations peuvent travailler ensemble pour lutter contre les crises sanitaires. Elle ouvre également la voie à une collaboration plus poussée dans des secteurs tels que la santé, l’agriculture et la gestion de l’environnement.
Ce partenariat entre la Bolivie et la Russie est plus qu’une simple réussite scientifique ; il représente les liens croissants entre l’Amérique latine et la Russie, les deux régions bénéficiant de l’expertise et des technologies partagées. Alors que d’autres nations sont confrontées à des défis similaires, ce modèle de coopération internationale pourrait devenir un modèle pour répondre aux problèmes de santé mondiaux, garantissant un avenir plus sain et plus durable pour tous.
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